La thématique revient régulièrement dans les thèmes de coaching avec les dirigeants, les managers, les équipes : comment oser dire et comment oser le dire ? Comment oser dire son avis sur la nouvelle vision de l’entreprise et/ou de l’équipe, sa différence de point de vue sur un nouveau projet, sa situation de vie qui impacte son engagement au travail, ses envies de nouveauté et ses ennuis, ses difficultés relationnelles avec un collègue, avec son boss, avec un pair…
Notre culture occidentale nous pousse généralement à « prendre notre courage à deux mains » ! La responsabilité est souvent individualisée : à chacun/e de dire, à chacun/e d’oser dire ! Et ça commence tôt : à l’école, avec le courage de lever la main et de dire devant toute la classe, de poser une question …
Pourtant, mon expérience est que, certes, le courage est un levier important, mais l’essentiel est peut être ailleurs : dans les conditions de sécurité et de confiance qui permettent ou empêchent l’expression. Oser ne pas dire peut être un bel ajustement créateur si les conditions de sécurité et de confiance ne sont pas rassemblées.
Dans notre rôle de coachs, nous oeuvrons au soutien de notre client en co-créant les règles du jeu (confidentialité, …) qui permettent la sécurité et la confiance et ça fonctionne également en supervision.
Pour contribuer, par phénomène de résonance, à l’entraide entre dirigeants, entre managers, entre pairs au sein d’une entreprise, d’une organisation…, comment mettre en place des conditions qui permettent de concilier une vision « individuelle » (« je le dis… ») et une vision « collective » (« ça se dit… ») ?
Mon expérience, au-delà des règles du jeu qui s’imposent naturellement comme pour toute cellule vivante qui crée une membrane (voir l’article Comment incarner un « leadership à visée régénérative » ? (6) L’entraide, l’autre loi de la jungle - voir l'article du blog ici) est que trois leviers permettent que « ça se dise… » :
. le levier du « vide fertile » pour se connecter à ce qui a besoin de se dire sinon nous sommes submergés par le flot d’activités qui recouvrent l’essentiel ; le paradoxe est que plus je fais le vide « en moi », plus je suis connecté à ce qui pousse en moi, à ce qui cherche à se dire, plus je suis ouvert au monde qui m’entoure, à l’autre …
. le levier de la dimension corporelle et émotionnelle : la possibilité d’exprimer en toute simplicité son ressenti, ses émotions, ses sentiments… (une fois de plus, c’est à l’opposé de ce que nous continuons à transmettre à nos enfants par les méthodes pédagogiques scolaires),
. le levier de la connexion à la « nature », qui nous transmet toute sa sagesse quand nous nous mettons à son écoute. La connexion à la nature a un impact sur notre rythme cardiaque, sur notre respiration, … et peut faciliter une expression plus « naturelle », en marchant, à l’exemple de certaines décisions qui prennent forme dans un parc entre deux dirigeants, après un déjeuner d’affaire.
Dans les années 1970, à Camp David, dans la nature des montagnes Catoctin, Nixon et Brejnev ont eu de nombreux moments informels de marche qui ont permis d’apaiser les tensions et d’avancer vers des accords de limitation des armements nucléaires.
C’est en marchant et en explorant les forêts tropicales que le botaniste Francis Hallé a intimement compris leur complexité et est devenu l’un des fervents défenseurs de leur préservation.
C’est en observant la biodiversité autour de son usine et en marchant sur ses terrains qu’Emmanuel Druon, dirigeant de Pocheco, a lancé des initiatives de régénération du vivant (eau, toits végétalisés, ruches…).
C’est en vivant et en marchant dans des lieux sauvages, qu’Yvon Chouinard, fondateur de Patagonia, a pris conscience de leur fragilité. « Les meilleurs décisions que j’ai prises pour Patagonia, je les ai prises en dehors du bureau. »
Que vous soyez coach ou superviseur … quelle est votre expérience des conditions qui facilitent l’expression et la créativité de vos clients ?
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