6ème rapport du GIEC : on ne peut réparer sa bicyclette quand on est assis dessus !

6ème rapport du GIEC : on ne peut réparer sa bicyclette quand on est assis dessus !

Quelle idée de communiquer sur le 6ème rapport du GIEC en plein mois d’août !!!

Telle a été ma première réaction. Puis, je me suis dit que la période est en fait propice : « on ne peut réparer sa bicyclette quand on est assis dessus ! *». La période estivale, dans notre partie du monde, est propice à nous faire descendre de notre bicyclette, c’est-à-dire à prendre du recul vis-à-vis de notre manière d’avancer dans le monde et de constater que celle-ci est à « réparer » ! vite !

« On pense que l’homme avance droit devant lui. Ce qu’on ne voit pas, c’est la corde qui l’attache à la source, qui tel un cordon ombilical l’attache au ventre de la terre. » (Saint-Exupéry, Terre des Hommes)

Or, ce cordon ombilical est en péril. Et le cri d’alarme des scientifiques du GIEC (respect et gratitude pour cet énorme travail de sentinelle depuis des dizaines d’années !) peut nous obliger à prendre conscience de l’urgence climatique, écologique, sociale… et à agir.

Pourtant, les alertes du GIEC ne provoquent pas de changement radical (à la racine) et l’humanité semble aller dans le mur.

Lire un rapport d’experts qui alertent sur l’état notamment climatique du monde, pour pouvoir agir aux bons endroits, est à la fois indispensable et anxiogène. Le GIEC peut paraître une instance lointaine, déshumanisée, non incarnée, mais il apporte un socle de réflexion qui n’est plus remis en question. C’est le rapport et sa base scientifique qui sont mis en avant et non une personne, un grand scientifique…, qui pourrait incarner un changement. Les informations scientifiques des rapports du GIEC sont relayées et plus ou moins déformées par les médias (**) et ces informations entrainent des réactions émotionnelles comme la peur, la colère, la honte, la tristesse ou entrainent des coupures affectives pour « se protéger ». 

Pour permettre la pleine intégration de ces informations, nous avons besoin du contact à la nature : notre nature humaine et la nature autre qu’humaine. C’est par la connexion à nos émotions, par le vécu corporel de ces informations que nous pouvons, à la fois nous laisser toucher et, à la fois nous mettre en mouvement pour agir, pour nos propres vies et celles de nos enfants. Et c’est par une connexion à notre environnement naturel, source d’émerveillement, que nous pouvons trouver les ressources, le courage et l’élan vers un changement de cap (Joanna Macy. L’espérance en mouvement)

Le jour de la sortie dans les médias du rapport du GIEC, je suis allé regarder le coucher de soleil avec ma famille, sur mon lieu de vacances. La puissance d’émerveillement du coucher de soleil avec les couleurs qui transformaient, instant après instant, l’atmosphère de toute la plage, sur laquelle s’étaient installées de nombreuses personnes, m’a procuré une sensation de douce unité avec l’environnement. « Le monde est non pas ce que je pense mais ce que je vis. » (Maurice Merleau-Ponty) Ce sont ces expériences de contact avec la nature qui me permettent de me laisser toucher (con-tact : toucher avec) par les informations qui me parviennent ou que je vais chercher pour continuer à « être au monde ». 

Je nous invite à lire les 40 pages de synthèse du rapport du GIEC dans un endroit où rayonne la nature : des arbres, une forêt, une rivière, le soleil, la mer,…, vos proches, des amis, des collègues***, … Nous sommes la nature.    

Bruno, Clamart, le 24 août 2021

 

*Desmond Kennedy. La perception qui guérit

** La Fresque du Climat est un formidable « jeu collaboratif » où les participants co-construisent une fresque résumant les mécanismes du changement climatique tels qu’expliqués dans les rapports du GIEC.  

*** Pour mes collègues coachs, je vous invite à rejoindre la Climate Coaching Alliance.

*** Pour les dirigeants, managers, collaborateurs, femmes et hommes qui oeuvrent au sein de vos organisations, je vous invite à suivre les activités de la Convention des Entreprises pour le Climat.    

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